«Un homme sans éthique est une bête sauvage abandonnée à ce monde.» Albert Camus
De quoi s’agit-il ?
L’éthique est une matière qui appartient à la philosophie, et qui se préoccupe essentiellement de guider les choix des hommes en définissant la différence entre les bons et les mauvais comportements dans leur vie sociale.
Plusieurs questions fondamentales se posent lorsque l’on tente de séparer ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas : Qu’entend-on par acceptabilité ? Quelle est la nature des principes qui définissent ce qui est acceptable ? Qui détermine tout cela ?
Il arrive que ces questions reçoivent des réponses contradictoires. L’éthique peut donc faire polémique…
L’éthique des affaires, domaine plus spécifique, se préoccupe des principes séparant les bons des mauvais comportements dans la vie des organisations. Elle n’a jamais été autant en vogue qu’à notre époque ; elle imprègne l’air du temps, comme une utopie vers laquelle nous aspirons tous.
L’éthique des affaires provient des Etats-Unis, où elle s’est développée dans la première partie du vingtième siècle. Elle provient de la volonté de certains groupes de personnes de ne plus investir leur argent dans des entreprises qui produisent des biens jugés néfastes (ex avec l’alcool, le tabac, etc).
L’éthique des affaires répond essentiellement à une logique utilitariste : refuser de faire du profit au détriment de ces valeurs.
Comment l’intégrer dans une entreprise ?
La préoccupation éthique devient de plus en plus présente dans nos sociétés occidentales, et s’exprime de différentes manières à travers les inquiétudes écologiques, le respect des droits de l’homme et la méfiance envers le domaine technique…
Dans ce contexte, la notion d’éthique des affaires est régulièrement mentionnée depuis quelques années.
Il est donc fortement conseillé de mettre en place un management éthique au sein des entreprises. Les qualités essentielles d’un manager pratiquant l’éthique doivent être le courage, la confiance, la transparence et surtout la bienveillance. Il doit être capable de développer des projets, manager ses équipes tout en gardant en tête les valeurs auxquelles il croit.
L’éthique permet de faire face à des problématiques d’entreprise (pression commerciale, conflit d’intérêt, pratiques discriminatoires…) et par la suite prendre des décisions en toute conscience, en accord avec sa morale.
Cela se traduit concrètement dans les entreprises par la mise en place de comités d’éthique, de systèmes d’alerte, ou encore de chartes éthiques :
– Comité d’éthique : La loi du 4 mars 2002 demande aux établissements de santé « de mener en leur sein une réflexion sur les questions éthiques posées et la prise en charge médicale ».
Des structures nommées comité d’éthique sont mises en place. Leurs objectifs varient : réflexion empirique, étude de cas, lieu d’aide à la décision des professionnels de santé, etc…
– L’alerte professionnelle : Selon une définition officielle , l’alerte professionnelle est la « révélation par le salarié d’une entreprise ou par toute personne en relation avec celle-ci d’irrégularités dont ils ont eu connaissance, et qui portent atteinte à leurs intérêts propres, à ceux de l’entreprise ou à ceux des tiers ». Elle est organisée par les entreprises sous la forme d’un dispositif d’alerter professionnelle (DAP).
– Charte éthique : Une charte éthique peut être définie comme le document de référence comprenant les valeurs et les principes de bonne conduite au sein d’une entreprise, ainsi que les moyens pour celle-ci de s’assurer de leur respect par ses salariés et partenaires commerciaux.
Les documents éthiques ne sont pas seulement la préoccupation des grandes entreprises ; les PME ont tout intérêt à envisager leur mise en place, avant que celle-ci ne leur soit réclamée par un partenaire commercial ou un investisseur !
Les scandales d’odre éthique :
Dès le début de l’ère industrielle, de nombreuses entreprises ont oublié les codes de la morale, autant au niveau environnemental que social, toujours à la recherche du profit et de l’innovation.
Plusieurs entreprises continuent d’ignorer les conséquences de leurs activités sur l’environnement, les salariés, les communautés locales et les consommateurs…
Voici quelques exemples marquants :
1) Farmbox Meats, Spanghero, et autres (scandale de la viande chevaline) : En janvier 2013, des inspecteurs d’aliments en Irlande ont annoncé avoir trouvé des traces d’ADN de cheval et de porc dans des produits étiquetés comme étant du bœuf vendus dans les pays de l’Union européenne.
2) Walmart : En 2015, Walmart occupait le huitième rang des entreprises les plus rentables en Amérique, avec des profits de plus de 19,2 milliards de dollars. Toutefois, l’entreprise était vivement critiquée parce qu’elle faisait travailler des adolescents tard les soirs de semaine — en toute illégalité dans de nombreux États — et qu’elle payait si peu ses employés que dans au moins un État, un employé sur six avait recours aux bons alimentaires.
3) Nestlé : Durant la sécheresse historique de 2015 en Californie, le fabricant suisse Nestlé a été vivement critiqué pour avoir vendu de l’eau embouteillée provenant des nappes phréatiques de Californie, en dépit des restrictions d’eau en vigueur.
Pour information :
« La loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères place les grandes entreprises multinationales face à leurs responsabilités en matière de respect des droits humains dans leurs activités à l’étranger, y compris celles de leurs partenaires commerciaux (sous-traitants et fournisseurs). »
(Provenant du texte de l’assemblée nationale)
Et la RSE dans tout ça ?
La RSE (responsabilité sociétale des entreprises) a vu le jour durant le XIXème siècle. A l’époque, certains patrons adoptaient déjà des comportements « responsables et sociétales » envers leurs équipes, en prenant en charge des services sociaux, par exemple. Cela leur a surtout permis de fidéliser leurs employés, et développer également une certaine forme de bien-être au travail.
Mais il faut attendre la fin du XXème siècle pour que le nouveau concept de RSE se développe et soit finalement accepté.
Le XXème siècle a vu naître un bon nombre de lois sociales, accompagné par la mise en place de nombreux avantages pour les citoyens : sécurité sociale, conventions collectives, comité d’entreprise, etc…
C’est ainsi que l’Europe continentale a dessiné son nouveau modèle sociétal, malgré que des firmes multinationales bousculent la relation entre les entreprises et la société, à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Avant 1970, la seule préoccupation des entreprises fut leur performance économique. L’économiste Milton Friedman affirmait même que seule la recherche de profits et la performance financière importaient
Mais les tendances se sont inversées ces trente dernières années, accompagnées d’une plus grande responsabilisation des entreprises. Intégrer une démarche RSE au sein d’une entreprise permettra d’augmenter son potentiel de croissance en se différenciant par des innovations imaginées par les salariées. La liberté créative est indispensable dans un environnement concurrentiel.
De plus, de bonnes conditions de travail associées à des démarches écologiques porteuses de sens pour les salariés favoriseront leur bien-être au travail.
Les caractères environnementaux de la RSE sont également indispensables, ne les négligez pas. Chez M COM par exemple, nous accordons beaucoup d’importance à la réduction de nos déchets, ainsi qu’au tri sélectif.
Nous vous conseillons d’ailleurs d’aller lire notre article sur comment adopter une politique écologique au sein de son entreprise .
Conclusion
Que nous parlions d’éthique des affaires ou de RSE en langage plus « moderne », cet aspect-là du monde de l’entreprise est primordial et indispensable, quelle que soit sa taille.
A l’heure où les réseaux sociaux servent à communiquer sur chaque cœur de métier, l’importance de la réputation n’a jamais été aussi marquée ! Les consommateurs se soucient de l’impact environnemental des produits, et modifient ainsi leur comportement d’achat sur ce critère.
Aujourd’hui, pour plaire à vos clients, il faut avoir une éthique sociale et une production respectueuse de l’environnement. La transparence est également comprise dans ces démarches « éthique et sociale »
SOURCES
Pour la solidarité
Let us act now
Open Edition
Comité Ethique & Cancer
MSN