Terme barbare si l’on ne s’intéresse pas de près aux nouvelles technologies, le métaverse est en réalité une notion simple. Son nom, issu de la science-fiction, englobe des domaines tels que la réalité virtuelle et augmentée ainsi que l’ensemble du cyberespace que nous utilisons quotidiennement. Pour faire simple, il s’agit d’entrer à l’intérieur d’Internet, pour échanger grâce à des avatars virtuels, dans lesquels nous serions incarnés physiquement. Une nouvelle évolution de nos habitudes web : un peu comme si nous étions Alice, tombant dans la tanière du lapin !
Mais alors qu’est-ce qui le définit ? Pourquoi Facebook, Google ou encore Amazon s’emparent du métaverse et le définissent comme « le futur du digital », « là où tout se passera » ?
Nous allons tenter de vous apporter la lumière sur cette nouvelle tendance.
1. Définition
Le métaverse étant un concept très récent, à l’origine plus qu’incertaine, il n’a pas encore été définit officiellement. Aucun texte de loi n’existe encore à son sujet.
Cependant, de nombreux ingénieurs et passionnés du numérique se sont essayés à le définir, si bien que l’on retient principalement aujourd’hui, l’explication qu’en fait Matthew Ball dans son Essai sur le métaverse, datant de 2020 : « Un réseau expansif de simulations et de mondes persistants en 3D, rendus en temps réel et offrant un flot continu d’identités, d’objets, d’histoires, de monnaies et d’autorisations, dont un nombre illimité d’utilisateurs peuvent faire l’expérience de manière individuelle et synchronisée ».
Ce sont des PDG ambitieux et visionnaires tels que Marck Zuckerberg (Facebook) ou encore Satya Nadella (Microsoft) qui, les premiers, ont souhaité démocratiser le métaverse et les technologies associées. Bien que les recherches à ce sujet aient déjà coûté des milliards de dollars – chiffres qui ne cessent d’augmenter – le métaverse en est encore au stade embryonnaire.
En effet, pour rendre accessible cette technologie qualifiée d’« Internet incarné » par M. Zuckerberg, il faudra déployer des moyens considérables. Matthew Ball, dans son essai, explique que le « métaverse n’est pas une réalité parallèle à notre vie physique. Il s’agit d’être incarné physiquement dans les univers numériques et d’explorer Internet de l’intérieur. »
Pour résumer : chaque utilisateur pourrait parcourir physiquement le métaverse et ne se contenterait pas de l’observer derrière son écran.
2. Le métaverse, idée de science-fiction ?
Pas tant que cela ! N’oublions pas que la science-fiction d’il y a quelques décennies fait partie intégrante de notre quotidien. Des objets connectés ou des smartphones décrits dans les romans d’anticipation paraissaient improbables il y a encore quelques dizaines d’années. Pourtant, ils sont omniprésents dans notre quotidien.
Pour ne citer que les plus connus, 1984 de Georges Orwell ou encore Fahrenheit 451 de Ray Bradbury dépeignaient déjà une société ultra-connectée et surveillée, où l’intelligence artificielle (IA) flirtait habilement avec l’humanité. Il en va de même pour des œuvres cinématographiques telles qu’Alien, le huitième passager (Ridley Scott, 1979) ou plus ancien encore avec 2001, l’Odyssée de l’Espace (1968) de l’excellent Stanley Kubrick, qui présentent les premiers modèles d’assistants virtuels, de robots et d’intelligence artificielle.
Le terme « métaverse » apparaît d’ailleurs, pour la première fois, dans un roman d’anticipation de Neal Stephenson intitulé « Le Samouraï virtuel » (1992) et a inspiré un grand nombre de technologies actuelles. Parmi elles, les jeux vidéo dit MMO (Massively Multiplayer Online) où des millions de joueurs se retrouvent au même endroit, le mouvement « Cyberpunk » des années 1980 ou des thématiques de films tels que The Matrix (1999) ou, plus récemment Ready Player One (2018). Ces mouvements regroupent des caractéristiques que l’on vient attribuer au métaverse.
3. Quelles sont les propriétés du métaverse ?
Bien qu’il soit encore en construction, le métaverse possède des caractéristiques qui permettent de le définir :
- Pour commencer, le métaverse est une technologie dite « libre ». Elle n’appartient à aucune entreprise ou marque. Cette infrastructure fonctionne à l’image d’Internet et se construit, évolue, grandit grâce à ses utilisateurs.
- Afin de parcourir le métaverse, les utilisateurs créent ce qu’on appelle un « avatar ». Il s’agit d’une représentation informatique et digitale de soi-même. Celui-ci peut être composé d’un nom (ou « pseudo »), ou d’un « skin » (habillage, seconde peau personnalisée).
- Le métaverse est un univers 3D évoluant en temps réel. Les utilisateurs s’y connectant peuvent l’explorer et tisser des liens sociaux avec d’autres « avatars » (chacun représentant une seule et unique personne dans le monde réel), à l’image d’un jeu vidéo.
- Afin de s’y rendre, les utilisateurs doivent posséder, dans le monde physique, des technologies dites « de réalité mélangée ». Il s’agit du point sur lequel travaillent les grandes entreprises citées précédemment. Ces technologies se retrouvent sous diverses formes : lunettes de réalité augmentée, casque, assistant virtuel, puce neuronale connectée, intelligence artificielle dans sa globalité.
- Le métaverse propose un système économique unique, avec une ou des monnaies se situant hors des circuits bancaires physiques. Cette dernière sera propre à l’espace numérique, à l’image des crypto monnaies ou des devises de jeux vidéo.
Ces propriétés sont, là aussi, purement théoriques. Bien que certaines soient déjà existantes, telle que la cryptomonnaie ou les univers numériques, la difficulté se trouve dans l’inter compatibilité des technologies. Comment mon voisin avec ses lunettes connectées peut-il me retrouver dans le métaverse et m’échanger des sous, si je n’ai pas ces mêmes lunettes ? Si quelqu’un me vole dans le métaverse, à quelle juridiction ou autorité dois-je m’adresser ? Peut-on travailler dans le métaverse ? Si oui, qu’en est-il du système de santé, de retraite ?
Toutes ces questions sont autant d’interrogations sur lesquelles travaillent les acteurs majeurs du domaine numérique.
A ce stade de notre article, vous vous demandez sans doute pourquoi a-t-on créé le métaverse et surtout en quoi change-t-il notre quotidien ? Et bien, vous devrez attendre notre prochain article de blog pour en savoir plus !